les Drus l'Everest les seven summits les quatorze 8000 les trekking peaks Frison Roche Bonatti  




Walter Bonatti : Portrait d'une légende

Intro
Des débuts difficiles
L'enfance de l'art
Les "premières" premières
L'alpinisme tempétueux
La Première ...
Bonatti et les médias
Bonatti et les "Dolo"
Le K2 : expédition nationale
Walter et le destin
Les Drus : la (re)mise au monde
La droiture du Pilier Bonatti
Alpinisme hivernal ...
La Brenva dans la tempête ...
Les destins se séparent
Pilier central du Fréney
Le Grand Pilier d'angle
L'appel du lointain
L'entrée dans les années 60
La mémoire italienne
La vérité du K2
Les adieux à la scène
Tierra incognita, les nouveaux horizons
Cineccita for ever
Philosophie de vie
Biblio




L'entrée dans les années 60 : de première en première

En 1959, le grimpeur italien ouvre frénétiquement aussi bien en Italie qu'en France. Il réalise la première du Pilier rouge du Brouillard avec son ami Oggioni après une première tentative plutôt délicate. Il crée aussi plusieurs itinéraires au Petit Mont Gruetta et dans l'élégante face nord ouest de la Grivola. Il revient sur la face sud du Mont Maudit puis, finit son Palmarès « 1959 » avec la première ascension de la Major au Mont Blanc en solitaire. 1961, Bonatti s'échappe dans les Andes péruviennes, dans la Cordillère Huayhuash, où il accomplit la première ascension du Nevado Rondoy Norte.
1964, à sa 12ème tentative, il réalise l'impressionnante face nord des Grandes Jorasses par la Pointe Whymper en compagnie de Michel Vaucher. Les conditions de cette réalisation seront rocambolesques à souhait. La voie est de très très haute difficulté et Bonatti et Vaucher la côterront ED (extrêmement difficile). Il faudra attendre 12 ans avant que de nouveaux grimpeurs répètent l'ascension. Le tandem Béghin-Fargeas réplique l'itinéraire l'hiver 1976. A leur retour, ils revoient la cotation de Bonatti et Vaucher à la hausse. La voie est maintenant ED sup ! Le cas d'une re cotation à la hausse est suffisamment rare pour être signalé ! K II, le retour ...
Au retour du K2, on l'a dit, Bonatti est sous le choc. S'en suivront sept années de silence. D'abord parce qu'il a signé un contrat avec l'organisation de l'expédition qui lui interdit toute expression publique concernant le K2 durant trois ans. Et puis, la seconde raison est sans doute la difficulté de s'exprimer sur un sujet aussi douloureux. Puis, en 1961, l'écriture d'A mes montagne est l'occasion de coucher sur le papier sa version et les impressions que lui ont laissé cette terrible épreuve. La remise en cause de Lacedelli et Compagnoni est claire : d'après Bonatti, ils ont placé leur tente à l'écart pour qu'il ne puisse pas dormir sur ce camp. Le mobile est simple : Lacedelli et Compagnoni auraient eu peur que Bonatti tente le sommet le lendemain et leur vole ainsi la vedette.
En 1964, le dixième anniversaire de l'ascension du K2 donne lieu à une mise au point plus musclée.
Le 26 juillet, un article diffamant Bonatti paraît dans la Nuova Gazzetta del popolo.
Le journaliste reprend la thèse selon laquelle Bonatti voulait damer le pion à ses partenaires et tenter le sommet et qu'il avait bivouaqué volontairement à 8 100m. Il avait ensuite abandonné le porteur d'altitude le lendemain matin. En outre, il avait utilisé une partie des réserves d'oxygène normalement prévues pour Lacedelli et Compagnoni. Ce "vol" avait d'ailleurs failli leur coûter le sommet car l'oxygène s'était épuisé à 8 400m. et ils durent finir les quatre dernières heures d'ascension sans le précieux produit.
Bonatti intente immédiatement un procès en diffamation et démonte toutes les incohérences et les mensonges contenus dans l'article. Le Tribunal de Turin somme le journaliste Nino Giglio de donner l'identité de sa source : il s'agit d'Achille Compagnoni...