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Les sept sommets du monde ou comment les grimpeurs inventèrent le "seven summiter".




Les sept sommets du monde
Réaliser les seven summits en un an
Messner veut aussi être le premier
La bataille rangée du septième sommet
Messner impose ses normes.
Neuf ans et deux mois
Les toits des six continents
Messner fait école
Les sept sommets aujourd'hui

Messner veut aussi être le premier.

La réalité rappellera Bass et Wells à l'ordre assez vite. Les américains gagnent le sommet culminant de l'Antarctique mais le délai d'une année qu'ils s'étaient fixés pour conquérir les sept sommets est dépassé. Et l'Everest n'est pas conquise. En décembre 1983, les deux compagnons fêtent leur six sommets mais Franck Wells est rappelé à une autre réalité : celle du business. Car cette année d'ascension à travers le monde lui coûte beaucoup plus qu'un million de dollars. Et les pertes accumulées et les pressions familiales l'amènent à conclure là son aventure.

Mais, Dick Bass ne s'avoue pas vaincu. La saison suivante, il participe à une expédition à l'Everest qui se solde par un nouvel échec. En 1984, il fait deux nouvelles tentatives. Le 30 avril 1985, son rêve prend enfin réalité et il rejoint le sommet de l'Everest parmi une expédition norvégienne. Malgré le retard, il est le premier à réaliser les sept plus haut sommets de chaque continent, premier, avant Messner, ce qui n'est pas rien.

Mais, l'histoire ne s'arrête pas là et loin s'en faut. Commence alors une violente controverse qui va s'installer durablement. La controverse touche à la définition des réels sept sommets à prendre en compte. Il ne fait aucun doute que l'Everest est le sommet de l'Asie. Idem pour le choix du Mc Kinley pour l'Amérique du Nord, l'Aconcagua pour l'Amérique du Sud, le Kilimandjaro pour l'Afrique et le Mont Vison pour l'Antarctique. Mais le sommet de l'Europe et de l'Océanie sont sujets à discutions.

Au début de l'aventure, Dick Bass "compta" le Mont Blanc comme étant le plus haut sommet de l'Europe avec ses 4 807m. En l'espèce, Bass et Wells avaient engagé une équipe de géographes pour leur confirmer la justesse de l'information. Mais les conclusions des géographes étaient tangentes : le point le plus haut pourrait se situer dans la partie extrême orientale de l'Europe, dans la chaîne du Caucase, frontière naturelle entre la Russie et les Républiques de Géorgie et d'Azerbaïdjan. La chaîne du Caucase, qui est aussi la limite entre l'Europe et l'Asie, est traditionnellement considérée comme asiatique mais sans certitude.

Sans attendre, on contrôle alors que l'Elbruz, point culminant de cette chaîne de montagne, se situe onze kilomètres au Nord de la division des eaux, ce qui signifie en clair, que l'Elbruz est sur le continent européen. Avec ses 5 633m., l'Elbruz est le véritable toit de l'Europe et tout le monde en convient assez rapidement. Mais, l'unanimité est loin d'être acquise pour l'ultime sommet.