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Les acteurs du matos - Entretien avec Jean Marc Desriac (suite) - Snell Sports

Est ce que les clients font parfois des demandes bizarres ?

J'en ai eu beaucoup, mais j'insiste surtout sur les clients qui déplorent que leurs skis glissent trop ou accrochent trop ou les piolets qui ancrent trop. Les gens actuellement, ils veulent toujours le "top" des produits même si ça n'est pas toujours adapté et même si, ça correspond à un suréquipement. Parfois, tu peux être en face d'un client qui vient acheter un piolet, tu lui présente un piolet classique adapté à ses besoins mais ça ne lui conviendra pas car il "attend" un piolet plus élaboré, plus "flatteur" avec un nom plus attractif. La réaction bizarre des clients, c'est donc parfois que ça va trop bien.


Après le "versant" client, sur le "versant » fabricant, comment les choses se passent ?

On a beaucoup de partenariats avec la plupart des grands fabricants. Ici encore, les impératifs économiques sont très forts. Une petite entreprise de matériel de montagne survit difficilement. Le coût du développement d'un piolet ou d'un crampon, c'est énorme. On est souvent en tension parce que le fabriquant occultera certaines faiblesses de ses produits et ce, essentiellement pour des raisons de rentabilité et de survie économique. On s'est parfois quasiment fâché avec certains fabricants mais il faut aller jusque-là. Tu n'as pas le droit de prendre de l'argent à un consommateur qui passe tout son budget dans sa passion s'il n'en a pas pour son argent. Si t'achète un crampon il faut que ça marche et que ça dure. Aujourd'hui, on se heurte souvent à des soucis de conception qui sont dictés par des lois économiques.



Ton travail est manifestement très prenant, te reste t-il du temps pour aller en montagne ?


J'ai à nouveau du temps, parce que pendant longtemps, je n'ai plu eu le temps parce que le boulot est prenant mais j'avoue que j'ai un peu perdu la foi. J'ai beaucoup grimpé dès Samoëns, je suis venu à Chamonix pour la montagne. Mais, rapidement, j'ai été pris par le travail et j'ai un petit peu lâché. Maintenant, j'ai un petit peu peur d'y retourner, surtout en ce moment où tu vois tous les amis qui "partent" autour de nous. Je suis assez sensible à ça car j'ai perdu des vrais amis. Aujourd'hui, je regrimpe pas mal mais la montagne ça me fait peur.


C'est peut être la maturité ?

Je ne sais pas...la maturité ?.. ça me va bien ouais.






Interview Réalisé par Viviane Seigneur