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Si tu ne vas pas à la montagne, la montagne ira à toi. Entretien avec François Damilano. (suite)


alpinisme.com : Vois-tu de nouveaux grimpeurs émerger aujourd'hui ?

François Damilano : Des garçons comme Stéphane Husson, Daniel Dulac, Philippe Battoux, entre autres, incarnent la génération qui est arrivée après moi. Ils sont hyper polyvalents, capables d'ouvrir dans les Grandes Jorasses, de faire des performances en dry tooling ou d'ouvrir en cascade. C'est des mecs très talentueux.


alpinisme.com : Pour autant, ton intérêt pour le haut niveau ne t'empêche pas de "populariser" la glace. L'édition de ton topo sur les cascades allait amener plus de monde sur les sites. Cela ne t'a pas inquiété ?

François Damilano : On était conscient que cela influerait sur la fréquentation mais c'est que l'on voulait. On a toujours été des promoteurs de la cascade. A partir du moment où on publie des photos, des articles ou que l'on fait du consulting d'entreprise, on ne peut pas se cacher derrière des mots.


alpinisme.com : Ca consiste en quoi être un promoteur de la cascade ?

François Damilano : Puisque l'on décide de faire partager notre activité, nos performances ou nos découvertes, il faut aller jusqu'au bout de la démarche. Ca veut dire d'aller plus loin dans la réflexion sur la sécurité, l'évolution du matériel et comment on passe cette information-là. Et, par ailleurs, comment on passe la connaissance d'un territoire. Là, il y a les tenants de l'espace sauvage total sans topo avec une montagne que chacun doit pouvoir découvrir par lui-même. Et, il y a l'autre tendance, qui dit qu'en donnant une meilleure connaissance du terrain, ça permettra de mieux disséminer les grimpeurs sur les sites et d'éviter des concentrations sur des voies à la mode.



alpinisme.com : Dans quel esprit as-tu réalisé ton topo sur les voies normales du Mont Blanc ?

François Damilano : On s'est dit, entre autre, au moment où il y a eu toutes ces polémiques sur le Mont-Blanc et sa surfréquentation sporadique, qu'il fallait donner une information plus ciblée sur les personnes qui rêvent de faire le Mont-Blanc mais qui ne sont pas nécessairement des alpinistes et qui, pour la plupart, ne sont jamais allé en montagne.


alpinisme.com : Comment se présente ce "guide" ?

François Damilano : L'idée, c'était de toucher le public qui a du mal à s'informer sur le Mont-Blanc. Il n'existait pas de petit guide pratique qui donnait le mode d'emploi, la réalité du Mont-Blanc et replacer le Mont-Blanc dans sa véritable dimension alpine. Je suis retourné faire les 5 voies que je comptais décrire et, à partir de récits et d'images montés un peu à la manière d'une bande dessinée, on a présenté un maximum d'informations à des gens qui rêvent de faire le Mont-Blanc sans être des spécialistes.




alpinisme.com : Donnes-tu une hiérarchie à ces 5 itinéraires ?

François Damilano : Il n'y a pas de meilleure voie, ça va dépendre de la personnalité de celui qui la tente, de la saison, des conditions, de la préparation de la personne, il y a pleins de choses à prendre en compte et donc…pas de meilleure voie au Mont-Blanc. J'ai souhaité présenter les avantages et les inconvénients de chaque voie, tout au moins, leurs caractéristiques les plus remarquables et à prendre en compte. On donne les clefs et, après, à chacun de choisir.



alpinisme.com : Que nous réserve ta nouvelle édition de "Neige, glace et mixte" ?

François Damilano : D'abord, une démarche exhaustive. L'idée, c'était de reprendre la première édition que l'on avait réalisé avec Godefroy Perroux, de l'actualiser, de corriger les erreurs, de peaufiner la méthode, de répertorier toutes les nouvelles ouvertures et avoir une démarche historique également. C'était un peu dur de s'y remettre bien évidemment parce que je n'avais plus mon pote pour tenir l'autre bout de la corde (Note de l'interviewer : Godefroy Perroux, disparu en 2002).


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