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1981 - 14 aout ---------- Enchainement Fou - Directe Américaine
Jean-Marc Boivin - Patrick Bérault


Les années 1980 sont évidemment marqués par les successions d'enchaînements : une ascension ne suffit plus, la règle du jeu consiste à en exécuter plusieurs - 2 ou 3 - à la suite l'une de l'autre. Cette nouvelle règle du jeu est dictée par l'extrême rapidité avec laquelle les grimpeurs évoluent. Ils ont misé sur leur légèreté et le matériel est conforme à leurs exigences : crampons, mousquetons, chaussures... ont gagné en efficacité et perdu des kilos !

Patrick Béraul et Jean-Marc Boivin ont les meilleurs atouts en main pour réussir un projet encore une fois bien audacieux : l'enchaînement de la face Sud de l'Aiguille du Fou et la Directe Américaine des Drus. Tous les deux excellents grimpeurs, ils entretiennent quotidienement leur forme physique, comme tout athlète de haut niveau. "Chaque jour je fais cent tractions sur les bras - dit Patrick Bérault -, cent rétablissements sur les jambes, cinquante abdominaux, cinquante pompes. Je m'oblige à la régularité pourt entretenir ma forme, avec des mouvemments d'assouplissements (...) et à la variété des mouvements pour cerner le corps, pour que chaqyue muscle travaille, sinon il y a des pas que tu ne peux pas faire. (...) Si tu es entraîné, conscient d'avoir fait ce qu'il fallait, il est normal de réussir ensuite des choses difficiles".

Après un bivouac au pied du Fou, les deux grimpeurs, immédiatement à pied d'uvre, escaladent la voie à une vitesse folle. A tel point qu'ils doivent ralentir un peu afin de laisser au jour le temps de se lever ! 5h40 après lleur départ, ils sont au sommet, rallient très rapidement le sommet de l'Aiguille de Blaitière où les attend une aile-delta qui leur permettra de voler jusqu'au pied des Drus.

Ils ont choisi la Directe Américaine, une voie qui attire de nombreux alpinistes. Aussi rencontrent-ils un premier "bouchon" au niveau du dièdre de 40 mètres. Estimant que les pitons sont trop nombreux, ils n'en mousquetonnent qu'un sur trois, et, malgré les très hautes difficultés, doublent les cordées plus lentes qu'eux. Ils atteignent le haut de la voie à 17 heures 45.

les Drus

Ils ne gagneront pas le sommet des Drus : ce n'était pas le but à atteindre. Grâce à l'emploi, désormais généralisé, du descendeur, ils pourront, avec le maximum de confort et de sécurité, entamer une série de rappels "vertigineux où nous croisons les cordées doublées à la montée".